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dimanche 7 février 2010

2) Quelle population touchée ?

A l’époque, les directeurs des premiers supermarchés doutent encore un peu de ceux-ci. En effet, ils craignent que la clientèle ne soit pas au rendez-vous.

Goulet-Turpin, par exemple, commence par faire des études sur le lieu où il souhaite implanter son supermarché. Ainsi, il recense près de 20741 habitants dans un périmètre de 750m, et espère voire ces quelques 20000 habitants fouler les allées de son magasin. Quelques temps plus tard, le succès de ces succursales modernes se confirme alors: on atteint facilement le millier de clients par jour.

Parmi cette clientèle, on trouve principalement les habitants des «barres neuves» du quartier, comme prévu par Goulet-Turpin. Ceux-ci trouvent en effet le supermarché plus pratique et surtout moins loin que leur épicerie habituelle.

Les ménagères pressées y trouvent aussi leur compte: elles apprécient le fait d’avoir tout sur place, ce qui leur évite d’avoir à se déplacer d’un endroit à un autre, souvent éloigné, pour avoir les produits qu’elles désirent. La popularité des supermarchés se fait alors grâce au bouche à oreille entre amies, avec pour principal argument le gain de temps. Cela convient donc parfaitement à des femmes ayant un emploi, ou bien des enfants.

On pourrait également croire que ces enseignes attirent les classes populaires, car on pourrait penser que les prix sont plus bas que dans les épiceries traditionnelles. Mais ce n’est pas le cas. Les prix sont sensiblement les mêmes, seuls quelques produits sont bon marché: l’aspect «moins cher» des supermarchés n’est pas encore développé, et le concept de «réduction» ou de «promotions» n'existe pas, ou très peu. Les clients sont d’ailleurs un peu déçus, s’attendant à des prix défiants toute concurrence.

Cependant, les familles plutôt aisées ne sont pas, pour la plupart, des adeptes du supermarché. Le concept «populaire» les rebute un peu. Ils croient en effet avoir affaire à des produits de qualité moindre, c’est donc pour cela qu’ils continuent à fréquenter assidument les marchés, ainsi que les épiceries traditionnelles, les trouvant de meilleure qualité et plus frais. Il faudra attendre quelques années pour que les supermarchés réussissent a gagner leur confiance.

Le rite des courses, grâce au supermarché, passe de corvée à sortie familiale. Les adultes comme les enfants, en passant par les grands parents, se retrouvent à arpenter les rayons, troquant la foret au supermarché. Les enfants découvrent un univers où tout est a porté de main, et influent donc sur les achats de leur parents, ce qui a tendance à augmenter le panier total. C’est un nouveau lieu de rencontres, les clients s’y retrouvant pour échanger quelques mots entre deux rayons.

Toutefois, les personnes âgées se montrent plus réfractaires face aux supermarchés: ils restent attachés au boucher ou au primeurs traditionnel, qu’ils fréquentent depuis des dizaines d’années. Ils craignent également la disparition d’emplois liée à la centralisation des produits. De plus, ce concept se montre un peu trop moderne pour eux, cette révolution s'étant faite en très peu de temps.

Le supermarché apparait alors comme un nouveau lieu de vie, permettant de faire ses courses, et contribuant en même temps à la socialisation.

Source: http://www.leparisien.fr/hauts-de-seine-92/il-y-a-50-ans-naissait-le-premier-supermarche-15-10-2008-276356.php

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