La consommation désigne en premier lieu l'achat mais c'est aussi un ensemble d'usages des biens, des interactions sociales autour de cet acte d'achat, généralement dans le but de satisfaire des besoins ou des désirs. Elle est le fait des consommateurs, des entreprises et de l'État. Elle dépend également des usages des groupes sociaux, des contraintes de la vie collective, de la construction sociale du marché, et des effets de la mondialisation…
Théories :
Pour les opposants à la société de consommation, l'idéologie consumériste se résume ainsi : il faut sans cesse créer de nouveaux désirs et le remède à tous ces désirs est de les assouvir. Et pour assouvir ses désirs, il faut gagner suffisamment d'argent pour pouvoir se le permettre. Cela suppose que, dans cette idéologie, tout est mercantilisable et que tous les désirs (sous influence publicitaire) et les efforts finissent par être constamment orientés vers un seul et unique horizon : la consommation.
Sur le plan social, lorsque la consommation devient la valeur centrale de la société, l'être humain peut devenir lui aussi un "produit" qui doit "savoir se vendre" et qui doit entrer "en concurrence", "en guerre", avec tous et autrui. La cohésion sociale et les valeurs humaines sont alors mises au second plan lorsque ce principe s'applique sur fond de crise économique et sociale entraînant une pression et une détresse morale, voire un isolement social, que même la consommation ne parvient pas à atténuer.
Mouvements qui cherchent à rationnaliser les pratiques de consommation
Il existe aussi des mouvements qui tentent de changer les pratiques de consommation : commerce équitable, achats groupés de légumes auprès du récoltant, troc. Dans une plus large mesure, les politiques encourageant les produits bio, le tri des déchets et les transports moins polluant entrent aussi cette catégorie. On parle alors de consommation responsable dont l'impact sur les écosystèmes serait moins important. Citons également les associations de protection des consommateurs.
En 2006, 70 % des dépenses alimentaires se font dans les grandes surfaces d'alimentation, 40 % des dépenses d'habillement dans les petits commerces et 42 % des dépenses de biens durables en grandes surfaces spécialisées. Mais les comportements d'achat dépendent beaucoup des caractéristiques du ménage telles que son lieu de résidence ou son niveau de vie. Ainsi, les plus aisés et les Parisiens favorisent plutôt les petits commerces, alors que les ménages ayant de bas revenus se tournent de plus en plus vers le maxi-discount pour leurs achats alimentaires : 18 % en 2006 contre 14 % en 2001. Malgré leur progression, les achats par Internet concernent encore peu de produits et représentent une part assez faible des dépenses.
Les ménages modestes continuent de choisir plus largement le maxi discount
Les consommateurs préfèrent les grandes surfaces à prédominance alimentaire (sources) pour leurs achats de nourriture : ils y réalisent 70 % des dépenses de ce type, dont 13 % dans les magasins maxi-discount. Cette part a presque doublé entre 2001 et 2006, passant de 7 à 13 %, aux dépens des hypermarchés mais aussi des supermarchés (respectivement − 2 et − 4 points entre les deux dates). En revanche, pour la quasi-totalité des ménages, le poids des achats d'alimentation par l'internet reste encore très faible en 2006.
La hausse du recours au maxi-discount alimentaire est générale, mais les achats dans ce type de magasins continuent à caractériser le comportement des ménages les plus modestes. Les 20 % des ménages ayant le niveau de vie le plus faible y réalisent près de 20 % de leurs dépenses d'alimentation. Cette part tombe à 5 % pour les 10 % les plus aisés. À l'inverse, ces derniers dépensent davantage que la moyenne dans les commerces de détail (18 %) et les marchés (9 %), voire directement auprès des producteurs.
Les populations les moins aisées choisissent les grandes surfaces pour s'habiller
Les ménages achètent leurs vêtements d'abord dans les magasins spécialisés : on y effectue 67 % des dépenses d'habillement et de chaussures. Cette part est en légère baisse depuis 2001 (71 %). Le tassement profite d'abord aux grandes surfaces alimentaires, dont la part de marché pour ce type de dépenses passe de 14 % à 17 % entre 2001 et 2006.
Un ménage achète d'autant plus ses vêtements dans les grandes surfaces (alimentaires ou spécialisées) que son niveau de vie est bas : 45 % des dépenses vestimentaires pour les 10 % des ménages les plus modestes contre 28 % pour les 10 % les plus aisés. Au sein des grandes surfaces, les plus pauvres privilégient les magasins alimentaires tandis que la part des Grandes Surfaces Spécialisées (GSS) reste relativement stable quel que soit le niveau de vie (autour de 26 %). Ce constat ne s'est pas modifié entre 2001 et 2006.
À l'inverse, les 10 % des ménages les plus aisés réalisent près de 56 % de leurs achats d'habillement dans le petit commerce de détail spécialisé contre un tiers environ chez les ménages les plus pauvres. Chez ces ménages aisés, la part des grands magasins non spécialisés (Printemps, Galeries Lafayette…) dans les dépenses d'habillement est presque deux fois plus élevée que la moyenne, et s'élève à 8 %.
À Paris, 52 % des dépenses de vêtements sont réalisées dans les petits commerces spécialisés. Cette part, largement plus élevée que la moyenne (40 %), est stable depuis 2001. À l'inverse, tout en conservant une part deux fois plus élevée à Paris qu'en moyenne, les grands magasins non spécialisés, très présents dans la capitale, attirent de moins en moins les Parisiens, qui n'y effectuent plus que 12 % de leurs dépenses d'habillement contre 21 % en 2001.
L'achat vestimentaire dans les petits commerces est d'abord le fait des célibataires et des couples sans enfant (46 % de leurs dépenses, comme en 2001). Les couples avec enfants et les familles monoparentales, dont le budget est souvent plus réduit et qui ne disposent pas toujours du temps nécessaire, optent plutôt pour les achats en grandes surfaces. Néanmoins, depuis 2001, la part des dépenses d'habillement dans les grandes surfaces alimentaires progresse pour tous les types de ménages.
L'achat de vêtements par correspondance est plus souvent le fait des habitants de petites communes et des ruraux (8 % des dépenses), favorisé par l'éloignement ou la rareté des magasins. Enfin, les ménages déclarent très peu d'achats vestimentaires par Internet (sources).
La vente de biens durables reste une affaire de spécialistes
Avec 73 % des dépenses, les magasins spécialisés dominent le commerce des biens durables. C'est une proportion analogue à celle de 2001 (74 %), malgré une érosion de la part des GSS (42 % en 2006 contre 46 % en 2001).
La part des supermarchés dans les dépenses de biens durables a peu progressé : 15 % en 2006 contre 14 % en 2001. Les autres formes de commerce restent marginales (12 % des dépenses). Les ventes par Internet ont toutefois légèrement progressé, passant de moins de 1 % en 2001 à plus de 2 % en 2006, avec de larges disparités : si les ménages déclarent réaliser 15 % des dépenses en équipement photographique et 11 % des dépenses en équipement informatique sur Internet, ils déclarent très rarement acheter par ce biais l'outillage de bricolage ou de jardinage ainsi que les meubles.
À l'instar de l'alimentation ou de l'habillement, plus le niveau de vie est élevé, plus la part des dépenses effectuées dans les petits commerces spécialisés augmente : de 20 % pour les 10 % des ménages les plus pauvres à 42 % pour les plus aisés. De manière symétrique, les ménages les moins aisés réalisent 21 % de leurs dépenses en biens durables dans les grandes surfaces alimentaires, contre 10 % pour les ménages au niveau de vie le plus élevé.
La part des dépenses réalisées dans les grands magasins non spécialisés, par correspondance (VPC) ou sur Internet n'est pas liée au niveau de vie et reste faible pour tous les ménages. On ne note pas d'évolution significative par rapport à 2001, hormis une fréquentation accrue des petits commerces spécialisés par les ménages au niveau de vie élevé (42 % des dépenses contre 33 % en 2001).